Mama Negra

La grande fête n’était quasiment pas annoncée dans les journaux, mais nous étions bien au bon endroit, au bon moment ! La fiesta de la Mama Negra début novembre attire beaucoup de touristes à Latacunga. Celle de septembre est plus confidentielle, plus authentique. Pendant près de 4 heures nous avons admiré le premier défilé, celui du matin, avec pour chaque groupe, danseurs, musiciens et offrandes. France et moi sommes à tour de rôle purifiés par les Huacos ! Et rebelote l’après-midi… Fête très colorée, ambiance amicale et joyeuse. Tous ces cochons entiers, ces bouteilles d’alcool et ces tableaux de la vierge, sont offerts à la Mama Negra, la patronne du volcan Cotopaxi, pour prévenir de futures éruptions (plus d’infos en espagnol)… Cela dure depuis la grande éruption de 1742 qui détruisit Latacunga (ce qui n’empêcha pas une autre éruption dévastatrice en 1877), avec un succès populaire incomparable face aux autres méthodes de préventions proposées… par exemple par Ecuasol et ses volontaires en gestion des risques !

Article dans le journal El Tiempo (en espagnol).

Cascade Mundug

Johnny nous guide jusqu’à la cascade Mundug, au-dessus de Patate. Belle balade tranquille, avec ramassage des déchets sur le chemin du retour !

Nous sommes ensuite accueillis chez lui pour déjeuner, pour travailler un peu sur le système de projection de CinéCyclo (fixation du générateur électrique, conception de la boite « énergie » avec sa soeur experte en impression 3D), pour ramasser des avocats et des nèfles du Japon (nisperos), pour boire un café jusqu’à 8h du soir en partageant nos aventures arctiques…

Sincholagua

8h30, je suis à la hauteur du sommet du Mont-Blanc, au petit col à environ 70m sous le sommet du Sincholagua (4873m). La fin de l’ascension est de l’escalade, mais je suis seul et sans corde, la neige rend la roche glissante et je n’ai pas pris mes crampons, les premiers nuages se forment et réduisent la visibilité, France et les filles m’attendent en bas pour le pique-nique… autant de raisons de m’arrêter là, et de profiter sereinement de cette vue magnifique. Je savoure, avant de redescendre jusqu’au rio Pita, au bord duquel nous avons planté la tente hier soir, à 3600m d’altitude. A 11h30 j’entre rapidement dans la tente alors que la pluie commence à tomber. Un violent orage éclate !

Quelle chance j’ai eu de pouvoir faire cette ascension par beau temps ! Il a plu fort pendant la nuit; brume épaisse et grand silence en partant de la tente ce matin à 4h… puis j’ai marché sous un ciel étoilé et admiré le lever du soleil sur les volcans : Quilindaña, Cotopaxi, Rumiñahui, Ilinizas, Corazón, Pasochoa, Guagua et Rucu Pichinchas, Cayambe, Antisana ! Chemin superbe passant d’un vallée verdoyante au sommet escarpé et enneigé du Sincholagua. Aigle, lapin, perdrix, renard, colibri… Pas de pluie, pas de boue, pas de vent. -5°C au petit jour, chaleur du soleil équatorien quelques instants plus tard. Après plusieurs ascensions dans les nuages, ce Sincholagua est un régal.

Notre tente est installée à la limite du Parc National Cotopaxi. Le pont envisagé pour traverser le rio Pita est barré par de gros rochers, alors nous n’avons pas été plus loin, et la balade était juste un peu plus longue. Deux 4×4 de Machachi, petite ville voisine, après quelques hésitations, se lancent elles dans la rivière pour traverser à gué ! Le treuil est de sorti, les deux véhiculent se retrouvent sur l’autre berge. Le site est truffé de curiosités : capteur de lahars (nous sommes proches du Cotopaxi, volacn actif…), maisons abandonnées, four à pain creusé dans la roche, grottes au-dessus du rio… Une fois le camp plié, nous suivons les pistes qui arpentent la partie très peu fréquentée du parc. Chevaux sauvages, collecte de sable volcanique…

Laguna de Mandur

Oscar me propose ce week-end d’aller à la Laguna de Mandur, au pied de l’Obispo, le sommet de l’Altar (5319m). Il faisait un temps superbe sur la cordillère jeudi et vendredi, et nous sommes bien motivés, France et les filles aussi. Nous récupérons notre ami à Riobamba et empruntons une longue et belle piste jusqu’à Bocatoma (3430m), où a lieu un important captage d’eau pour les communautés en contre-bas. Pour la première fois, nous partons en famille avec tout le matériel de camping sur le dos. Habituellement, la tente est installée non loin de la voiture (ou de la motoneige, du raft, de la pirogue…). Le sentier est difficile, très boueux, mais la nature est magnifique. Au bout de deux heures de marche, Oscar nous recommande une mini clairière dans un bois de polylepis. La météo n’est pas terrible, alors la tente est appréciée. Sauf par Oscar qui est claustrophobe et qui préfère s’abriter sous un petit arbre ! Vers 2h du matin, les fortes pluies le décident à se mettre sous le auvent de notre tente…
A 6h, Oscar et moi tentons notre chance vers les hauteurs glacées de l’Altar. Nos sacs sont légers, avec crampons, piolet et casque seulement. Encore pas mal de boue avant d’atteindre une belle arête qui nous mène jusqu’à la neige. Mais la météo nous dissuade de nous engager plus haut. Impossible de voir le lac de Mandur, tout proche. 4550m, demi-tour. Nous croisons un groupe qui s’apprête a faire demi-tour lui aussi, leur guide nous offre une petite dose d’eau de vie. Vers 11h, la pluie reprend! A 13h, de retour à la tente, nous plions le camp. Dans la descente, nous discutons avec un français qui a tenté l’Obispo avec ses 3 compagnons, en vain. La partie orientale de la cordillère des Andes est sous l’influence humide de l’Amazonie… Trempés, boueux, mais contents !

Séisme Cumanda

Sismo de 6,5 Mg à 8.71km de Cumanda, Chimborazo, le jeudi 6 septembre 2018 à 21:12:05 (igepn.edu.ec).

J’étais alors à Guayaquil, au téléphone avec France, elle à Ambato, au moment du séisme, et nous l’avons bien senti simultanément!

Commentaire de l’organisateur du séminaire à Guayaquil: « Séisme cohérent avec position du contact inter plaques et aussi très proche de la grande faille de pallatanga… »

Article Reuters : Magnitude 6.3 quake causes slight damage in central Ecuador

Des dégâts

Ecole d’été à Guayaquil

« Dangers naturels et pression anthropogénique dans la zone marine et cotière. »
ESPOL Guayaquil 3-6 septembre 2018

Une exposition au cœur d’Ambato

Avec la fin de l’année scolaire se sont achevés mes ateliers pour écoliers. Et ô bonheur, ils se sont vu remplacés par un projet culturel, non sans liens avec mon passé : la conception puis la réalisation d’une exposition, pour sensibiliser aux risques naturels qui pèsent sur notre douce ville d’Ambato.
Le lieu trouvé, prêté pour un mois, fut le merveilleux centre culturel de la UTA où nous accompagnons si souvent Aurore et Léonie pour leurs activités de danse, chant ou théâtre; ici, l’amitié nous a ouvert les portes.

Deux mois de préparation riches en rencontres, dans les méandres d’institutions ou avec des personnes d’âge mûr ayant vécu le terrible tremblement de terre qui détruisit Ambato en 1949. Deux mois à la recherche de matériel photographique, à interviewer, à faire des demandes officielles, à définir le concept de l’exposition, à dessiner un cheminement, imaginer une scénographie… Bref, à connaître de manière plus intime notre ville, ses habitants, ses fonctionnements et ses failles géologiques!

Le concept final ? Une exposition qui sensibilise grâce à 3 axes indissociables : l’histoire afin de se souvenir, la science pour comprendre les phénomènes (tremblements de terre, volcanisme, glissements de terrains) et augmenter son savoir, et enfin l’art pour impacter et enchanter. Avec pour fil rouge une ribambelle de messages de sensibilisation jaunes vif, courts, choisis pour leur résonance avec chaque partie de l’exposition.

On ne peut omettre une dernière partie, qui fonde dans son histoire le peuple ambateño: « la Fiesta de la Fruta y de las Flores« . L’initiative de créer une fête comme réponse à la tragédie de 1949 est unique en son genre. Ainsi est né le festival le plus connu d’Ambato qui depuis 1951 a permis de redresser l’économie d’Ambato et d’en faire la 4eme ville la plus productive du pays. Elle me permet par la même occasion de distiller un peu de gaîté et de couleur dans notre exposition ! Costumes de reines d’Ambato pour des défilés, affiches chatoyantes…

Je dois aussi remercier Eric pour sa contribution scientifique : grâce à ses contacts au sein de l’Institut Géophysique de Quito, à son bon sens et à ses connaissances en sismologie, nous avons pu réunir de précieux documents et écouter des scientifiques passionnants lors de l’inauguration et de conférences.
En effet, profitant de l’événement, nous avons organisé tout un programme d’ateliers et de conférences afin de sensibiliser le plus grand nombre. Ainsi se déclinaient les semaines : les mardis artistiques (dessin et théâtre sur le thème), les mercredis de la science (ateliers de premiers soins par la Croix Rouge et conférences en soirée), les jeudis pratiques (ateliers simulations, et outils sur téléphones intelligents) et enfin les vendredi cinéma !

Résultat, trois mois intenses et passionnants pour moi, de nouveaux amis ambateños et d’autres projets en perspective… Avec Léonie et Aurore, nous venons justement de rendre visite à Paty Falcony, la designer en costumes de fêtes, qui nous a ouvert son atelier!

Scouts d’Ambato

Au pied du Carihuairazo

Aurore et Léonie ont rendez-vous à 5h30 ce jeudi matin dans le centre d’Ambato, départ pour deux jours de camp scout avec le groupe Jambatu XV. Le bus les emmène du côté du Pasochoa…

France et moi en profitons pour aller camper au pied du Carihuairazo. A 20 km d’Ambato, ce coin nous fascine toujours autant. Nous trouvons une nouvelle piste, plus sauvage, au bout de laquelle nous laissons la voiture. 2 ou 3 heures de marche et nous choisissons un superbe site pour planter la tente, à 4600m d’altitude. Les deux volcans se dégagent en soirée, des vigognes semblent admirer avec nous le coucher de soleil et le lever de lune.

Le temps change dans la nuit, le vent souffle, et c’est dans les nuages que j’atteins la pointe Joséfine (4910m) à 6h ce matin. France a préféré profiter de la tente plus longtemps !

Nani en Equateur !

Du 13 au 28 août 2018