Neiges du Carihuairazo
Pour cette quatrième tentative d’ascension du Carihuairazo, le volcan de plus de 5000m le plus proche de la maison (22km), ça s’organise avec un groupe d’amis d’Ambato. En famille nous décidons de camper au départ du sentier, où nous arrivons la veille par une piste très accidentée. Contents d’avoir un bon véhicule tout terrain ! Deux fillettes font du stop sur le bord du chemin, elles reviennent du catéchisme, nous les déposons quelques kilomètres plus loin, près de leurs maisons, à 4200m d’altitude, au pied du Chimborazo. Quelle vie différente de celle des habitants d’Ambato, 1700m plus bas…
Le lendemain matin, tout est blanc ! Il a neigé cette nuit. Alors que je m’apprête à partir seul, mes 12 coéquipiers arrivent enfin (quasi 2h de retard…), et nous partons vers le sommet ennuagé, laissant France et les filles profiter de la tente et des environs. Bientôt nous marchons dans la neige. Connaissant désormais assez bien le chemin, et avec l’aide du GPS en cas de doute dans la brume, je me retrouve en tête de notre joyeuse équipe. Longtemps nous suivons les traces des vigognes, toujours aussi belles et nombreuses. Crampons aux pieds et encordés, nous poursuivons vers le sommet toujours invisible. Premier de cordée, je savoure d’autant plus cette course de neige, tous les sens en éveil. Au pied du dernier tronçon, particulièrement raide, nous ne sommes plus que 4 motivés, les cordées se réorganisent. Finalement, je suis plus à l’aise dans ces conditions de neige assez compacte, que lors de notre ascension en février dernier, il n’y avait alors pas de neige dans la partie finale et le terrain est assez instable.
Malgré notre motivation, les conditions s’avèrent délicates pour les derniers 15 ou 20 mètres, et l’heure avance, nous décidons de redescendre. C’est là que deux grosses pierres dévalent dans le couloir et manquent de nous percuter. Heureusement, seule une toute petite pierre me touche la joue, plus de peur que de mal. Nous retrouvons les deux autres cordées un peu plus bas, et continuons de savourer cette longue rando dans la neige et les quelques éclaircies. Retour vers Ambato au crépuscule, le Carihuairazo se découvre enfin ! Magnifique.